Ceci est une fiction
Rencontre à Bucarest
Une petite discussion de restaurant et de fin de repas est retraduite dans ce texte dont je garantis ni l’intelligence ni la pertinence. Ou quand deux professeurs de marketing se rencontrent, que se racontent-ils ? Pour des raisons évidentes, le nom de mon collègue a été transformé. Monsieur Vas et moi-même mangeons donc dans un restaurant chinois de Bucarest, nous y étions allés avec une voiture française, je portais une chemise qui venait de Hong-Kong, un pantalon acheté en Californie (Etats Unis pour les nuls en géographie). Je lui montre pour commencer mon stylo assemblé à l’île Maurice. Il me parle de son cartable marocain et de son Blackberry ramené d’Angleterre. Professeur Vas portait un costume fabriqué et acheté en Turquie. Sa cravate avait été achetée à Vienne et ses chaussures à Londres. Mes chaussures venaient d’un magasin de Barcelone, mais fabriqué au Vietnam. Son mobile vient de Finlande et le mien a été fabriqué à Shenzen en Chine ;
La mondialisation engendre une standardisation. Avec une position marketing, c’est une nécessité. Le marketing ethnique ou interculturel n’a pas de sens pour les mondialisateurs. D’ailleurs, parler de marketing ethnique, international ou interculturel n’a pas de sens. Le marketing est : Tout doit être standardisé et le même produit doit se vendre à Shanghai comme à Paris ou San Francisco.
Cette standardisation est visible, la même boutique de l’enseigne X sera présente dans tous les pays. J’ai compris, maintenant, je fais comme le professeur Vas mes courses dans les différents pays où je suis. A quoi bon faire la queue à Vélizy ou Rosny 2 le samedi de son retour de voyage quand on peut acheter son café à Bucarest dans le magasin du Croissement ou de « Au prés » et le ramener à Paris. Vive l’Europe de la libre circulation…
Elle se confond rapidement en une stalino-maoîsation. Pourquoi faut-il être costumé pour aller travailler. Tous habillés pareils, pas de différentiation. Alors que nous, professeurs de marketing, nous savons que la différentiation est avec la réduction des coûts les deux seules voies stratégique du succès.
Voilà Helena qui nous rejoint, professeur de marketing également. Je me souviens d’elle. A l’époque rêvée du communisme triomphant, elle revenait de France avec ce qui était le symbole le plus fort du monde du monde capitaliste : le jeans et surtout la bouteille de Coca. Je la revois, comme si c’était hier, embarquer pour son vol avec un sac contenant la quantité maximale qui lui était possible de porter.
Nous dirigeons tous les trois le nez vers la vitrine. Que voyons nous. Une population qui se décompose en trois parties égales : les costumés, les « jeans-nés » et les autres. Les autres représentent un population plus complexe, une petite différentiation. Pour l’homme, c’est le portrait cinématographique de l’élégant italien, pas tout à fait le macho, mais presque. Pour la femme, cela va de la lolita sexy ou la « soixanhuitarde » attardée et baba cool. La tenue varie mais mini jupe, tenue sexy et haute en couleurs, vêtement de cuir ou brillants sont des classiques. Des « pousses au crime » comme disaient certains comiques. Ce n’est vraiment pas drôle..
Sur cette affiche d’un salon de recrutement, les étudiants se costument pour se faire embaucher. Logique ? Les professeurs de marketing que nous sommes ont envie de crier… Arrêtons cette stalino-maoïsation où tout le monde doit faire toujours la même chose, où tout le monde doit s’habiller pareil pour aller travailler… Eux ! Ils en savent quelque chose, ils l’ont vécu.
Avertissement important
Toutes ressemblances avec des personnages existants ou ayant existé ne seraient que fortuites